Des pommes, des poires, et… oui, c’est la saison ! Et donc l’occasion pour MONO-France de revenir sur un dessert mythique, comme l’histoire qui accompagne sa création. Car qui ne connaît pas l’histoire des fameuses sœurs Tatin ?
Propriétaires d’un hôtel-restaurant à Lamotte-Beuvron, dans le département de Loir-et-Cher, Caroline et Stéphanie seraient en effet à l’origine de la délicieuse tarte aux pommes caramélisées. Enfin, plus particulièrement Stéphanie, qui régnait en cuisine tandis que Caroline était en charge de l’accueil.
De 1894 à 1906, les deux sœurs gèrent l’établissement familial.
Et lors d’un dimanche d’ouverture de la chasse, jour de « rush » donc, Stéphanie aurait enfourné une tarte aux pommes en oubliant la pâte qu’elle aurait ensuite rajoutée par-dessus, en cours de cuisson. A moins qu’elle ne l’ait renversée, puis ramassée et servie à l’envers ?… Aujourd’hui encore, les deux versions circulent, faisant de la pauvre Stéphanie Tatin une tête de linotte dotée de deux mains gauches. Et pourtant, aucune n’est vraie !
La tarte « renversée » aux pommes (ou aux poires) est en fait une ancienne spécialité régionale.
Une recette que les sœurs Tatin connaissaient et servaient dans leur auberge, auberge fréquentée par un certain Louis Vaudable. Le propriétaire du célèbre restaurant parisien Maxim’s tombe sous le charme du dessert. Il en demande la recette. Demande refusée ! Qu’à cela ne tienne, il confie à l’un de ses pâtissiers la mission de se faire embaucher par les sœurs en tant que jardinier. Une couverture pour espionner Stéphanie et lui piquer sa recette !
Notre tarte « monte » alors à Paris et s’installe rue Royale où elle est servie sous l’appellation Tarte des demoiselles Tatin (tout de même !). Le critique Maurice-Edmond Sailland, dit Curnonsky « Prince des gastronomes », en publiera ensuite la recette. Et c’est également à lui que Stéphanie doit, semble-t-il, sa légendaire maladresse.
Un pro du marketing le Maurice !
Depuis, le dessert est devenu un classique de la pâtisserie française.
Un dessert auquel certains vouent un véritable culte, à l’instar de la Confrérie des Lichonneux de Tarte Tatin de Lamotte-Beuvron. Cette association, fondée en 1979, s’est donnée pour mission de : « faire respecter la recette traditionnelle du fameux dessert des Demoiselles Tatin », « combattre les malfaçons et autres abus culinaires » et « critiquer les hérétiques ».
Et par « hérétiques », cette Confrérie entend ceux qui la dégustent nappée de crème fouettée ou accompagnée de glace à la vanille ! Un (merveilleux) sacrilège !
Photos DR et Adobe Stock
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